C’est au silence
C’est au silence que je dois de poser
des mots sur l’absence et de creuser
un sillon pour qu’elle ne se confonde
pas avec le sable trompeur de l’oubli.
C’est au silence que je dois de faire
crier les pierres pour inciser la douleur
des vivants, et redonner à ceux qui
ne sont plus des visages humains
et des voix porteuses de songes.
***
Entre le réel et l’imaginaire
Oh ! Oui d’un simple regard poète attentif
Pénétrer l’écorce de cet arbre étrange pour y déceler
La source de vie. S’arrêter souvent pour mieux repartir
Sur ce chemin fleuve aux coutures d’or,
S’enfoncer alors dans la forêt d’encre, peuplée
De mystères et de chants pluriels.
Là, sous la cathédrale de branches ployées,
Pour quelques instants, le silence invite au recueillement
La cloche de l’église sonne le rappel et tout devient signes
Les mots qui se pressent sur la page blanche forment
Une passerelle entre le réel et l’imaginaire.
***
Un monde en ruines
Ô antique lumière imprégnée de l’encens,
Tu sembles t’éloigner vers des rives amères
Où un monde décadent se construit sur des ruines.
Chaque bombe dans sa colère aveugle,
Brise les reliques d’antan et le coeur des petits
S’arme d’une sombre cuirasse.
C’est la nuit en plein jour qui pleure tous ses morts.
Sans fleurs ni sépultures, la terre des ancêtres
N’est plus qu’un obscur charnier
Où s’entassent des corps déjà déchiquetés
Dont le cri étouffé rappelle d’autres crimes contre l’humanité.
MARIE-JOSÉ PASCAL
Poétesse. Membre de l’association Le Capital des Mots.
Parmi ses publications : Les étoiles sous la cendre, éditions Le Capital des Mots, 2020. A commander sur : https://www.lecapitaldesmots.fr/e-boutique/les-etoiles-sous-la-cendre.-marie-jose-pascal./
https://www.psf-letrave.fr/pg/nos-concours_palmares-2021__.html