Georges Thiéry

Les lignes serrent le palpitant du temps

L’époque annonce la terreur

Les rues émeutières

Je suis ma fine sente boisée

Toujours je me console contre l’arbre à pleurs

C’est que je ne meurs plus pour rien

Lorsque tout s’élève du cœur à la couronne

Je regarde le ciel se voiler

La fine pluie tomber

Les ténèbres obscurcissent la saison

Je rentre discrètement

Dans cette petite maison.

19 mars 2023

GEORGES THIÉRY

Poète et peintre.

https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/16131326/te/page1

https://www.babelio.com/auteur/Georges-Thiery/626319

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Marie Derley

Ses saisons

( Extraits )

pépiements nouveaux

sans doute des histoires

d’envol et de ciel

***

sur le bout des lèvres

les mots que nous n’osons dire

des fleurs sous la neige

***

premier rendez-vous

les rouleaux de printemps

dégèlent lentement

***

midi d’équinoxe

partagée entre transat

et sécateur

***

avril avant mai

l’oiseau sur un fil

fait ce qui lui plaît

Extraits de « Le haïku à 5 voix . Haïkus, Tercets, Senryus » Sous la direction de Iocasta Huppen. Éditions Unicité, 2022.

Plus d’infos : http://www.editions-unicite.fr/auteurs/HUPPEN-Iocasta/le-haiku-a-5-voix/index.php

MARIE DERLEY

Plus d’infos : https://maisondelapoesie.be/poetes-list/derley-marie/

Plus d’infos sur Iocasta Huppen : https://www.babelio.com/auteur/Iocasta-Huppen/509441

Daniel Brochard

XXI

Il vaut mieux aller voir les étoiles

Il suffit de tomber du Chrysler Building

Pour se baigner dans les comètes

La terre est un tas d’immondices

S’extraire du charnier des hommes

Du fumier des jours

Aller vers la nébuleuse

Dispersée dans les nuages

Il n’y a pas de verticalité

De haut de bas

Il n’y a que la putréfaction du sol

La lente agonie de la vie

À chaque instant se demander

Et si tout pouvait renaître ?

***

XXXI

Dans le grenier du poète

Il y a une toile d’araignée

Des bouteilles vides traînent sur le plancher

Tout cela est affaire de rimes

La poète joue à défricher la jungle de ses cheveux

Ses lunettes sont cassées et suspendues au plafond

À la fenêtre un souvenir lointain

Comme une mer étendue de tout son long

Le poète a pour souvenir un soleil

Tout ce que la vie ne peut lui donner

Il rêve le jour et vit la nuit

À l’inverse de la rotation des étoiles

Loin des ornières des sentiers battus

Ses habits sont percés

Le poète n’est pas de ce monde

Personne ne l’écoute

Et c’est bien normal

Il maudit ce monde dont nous sommes les bâtisseurs

***

XXXII

Ça fait des années que je traîne

Ma voiture garée sur le parking de Super U

A Talmont-Saint-Hilaire

Ma liste de courses en tête je virevolte

Comme un papillon une rangée de néons

Je suis au Chelsea Market

Avec la haine en plus et l’angoisse

Inhérente à un supermarché

Suis-je ici suis-je ailleurs ?

J’ai envie de rire de pleurer

La caissière est masquée

Belle sous son tissu de coton

Quand il m’arrive de sortir de chez moi

Le monde est beau la vie est laide

Est-ce que je sortirai de ma prison

Partirai-je en coup de vent

Là-bas le soleil

Et au loin l’horizon

Extraits de  » Dernière minute  » paru aux éditions du Petit Pavé , dans la collection Le Semainier, 2023.

Plus d’infos : https://www.petitpave.fr/livre/derniere-minute/

DANIEL BROCHARD

Poète, peintre, revuiste  » Mot à maux  » et blogueur. Né le 11 mai 1974 à Parthenay dans les Deux-Sèvres et décédé le 22 janvier 2023 à Talmont-Saint-Hilaire en Vendée.

Plus d’infos :

Son site : https://www.danslesbrumes.fr/

Ses blogs : http://motamaux.hautetfort.com/

http://ngc581.hautetfort.com/

Sur Daniel Brochard :

https://lejarosset.org/daniel-brochard/

https://www.artistescontemporains.org/artistes/40098/

https://www.arcenciel-parthenay.fr/galerie-1/daniel-brochard/

https://blogs.mediapart.fr/lemaire-marie-josephe/blog/240123/pour-daniel-brochard-poete-memoriam-1974-2023

http://jeudidesmots.com/lettre-de-daniel-brochard-a-un-jeune-poete/

https://www.dechargelarevue.com/A-la-memoire-de-Daniel-Brochard-I.html

https://www.dechargelarevue.com/A-la-memoire-de-Daniel-Brochard-II.html

http://www.francopolis.net/rubriques/GDM-D.Brochard-JanFev2023.html

http://www.francopolis.net/revues/E.Chassefiere-D.Brochard-1-JanFev2023.html

http://www.francopolis.net/revues/E.Chassefiere-D.Brochard-2-JanFev2023.html

http://www.francopolis.net/francosemailles2/D.Brochard-JanFev2023.html

Grégoire Leprince-Ringuet

Eurydice


A votre nuit précoce, ô nullement caduques
Ténèbres, celui-là que cernent ces lauriers
M’arrache s’il poursuit ses pas aventuriers
Jusqu’au jour ambitieux où mon amour l’éduque.


Nous marchons. Je retrouve aux pointes des fétuques
La sensibilité de bras suppliciés
De n’épouser jamais que le balancier
Du faisceau de soupçons rassemblés sur sa nuque.


C’est moi pourtant, moi débordante d’abandon,
Mais muettement moi telle criante offrande,
Et d’avance fidèle à toute prévision


Superbe d’une perte immortellement grande :
Je suis la vérité vivante à condition
Qu’un pur aveuglement longuement l’appréhende.

***

Pachira


Experte à feindre le repos,
L’élégante tend tout son être
Vers les entraves de son pot,
Mais ses chapeaux à la fenêtre !


Ah, comme sait lascivement
Faire semblant de ne pas croître
Depuis le terreau qui la cloitre
Une plante d’appartement !


Oui, la farouche aux mains de palme
Enfle si bien, restant si calme
Qu’elle en déconcerte l’esprit ;


Car tandis que ses tiges s’écartent
On voit se déplier la carte
Où leur réseau était inscrit.

GRÉGOIRE LEPRINCE-RINGUET

Il se présente :

Acteur au cinéma et au théâtre depuis un vingtaine d’années, je suis également l’auteur et réalisateur d’un film sorti sur les écrans en 2016, La Forêt de Quinconces, qui fut en sélection officielle au Festival de Cannes la même année, et dont le texte est paru chez l’Arche éditeur l’année suivante.

En parallèle de mes activités cinématographiques et théâtrales, j’ai écrit une trentaine de poèmes non encore publiés et j’aimerais beaucoup que certains d’entre eux connaissent leur première diffusion grâce à votre revue. 

Dans cette perspective, je joins à ce courriel six textes qui me paraissent assez représentatifs de mon travail par la variété de leurs thèmes, de leurs tonalités, et de leurs longueurs. 

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, madame, monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

GLR

Plus d’infos :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_Leprince-Ringuet

Source : Wikipedia

Karen Cayrat

KAREN CAYRAT

Elle se présente :

Karen Cayrat est née en Lorraine, dans l’est de la France où elle réside encore aujourd’hui. Traductrice/interprète (–>FR) ses langues de travail comprennent l’anglais, l’allemand et l’espagnol. Elle s’intéresse, en outre, à la littérature numérique.
Fondatrice et directrice de publication de Pro/p(r)ose Magazine, revue littéraire et culturelle en ligne, publiée le dernier dimanche tous les deux mois, Karen Cayrat, pratique l’écriture en sous-marin depuis de nombreuses années. Cultivant les pas de côté comme la rage d’exister, ses productions naviguent entre approches expérimentale, poétique, et engagée. Quêtant l’aurore du
monde et des êtres, ses créations embrassent des thèmes multiples parmi lesquels se distinguent plusieurs constantes (identité, mémoire, langage, figure de l’écrivain…).
Certains de ses textes et poèmes ont été publiés dans des revues nationales et internationales, au format papier et numérique (Revue Labyrinthe[s, Le Cafard hérétique, La Variation, Hurle-Vent, Cavale : arts et littératures en mouvement, Lichen, L’Air de Rien, Revue Fragile, Hélas!, Pojar, Revista Kametsa, Libreroamérica, FMR, Orientales…).
En 2022, une de ses productions, Osmose, obtient le « Prix coup de cœur du jury » dans le cadre du concours d’écriture organisé par le Louvre-Lens à l’occasion des 10 ans de la structure (aux côtés d’un texte de Nicolas Perez) pour la qualité et l’originalité intrinsèque à son écriture.
Plusieurs de ses créations ont été diffusées sur les ondes de podcasts ou initiatives (comme Mange tes mots, à marée vague…) accompagnées de musiques de sa composition.
D’autres expériences se découvrent dans l’espace de son site-atelier Dérivations, zone de hors-confort, laboratoire instable et clandestin. Un espace fluctuant entre écriture créative et écriture sans écriture.

https://proprosemagazine.wordpress.com/

Georges Thiéry

Diverses rumeurs m’affluent à la tête

Le regard tourné vers le ciel lourd

Je traîne mon agonie

Les jours se suivent à une vitesse déconcertante

On sent venir le drame

La fine trame

Et sur mon cœur

Une petite larme de sang.

22 janvier 2023

GEORGES THIÉRY

Poète et peintre.

https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/16131326/te/page1

https://www.babelio.com/auteur/Georges-Thiery/626319

Alix Lerman Enriquez

Suspension

Étoile en suspension dans le ciel,

prête à tomber sur le trottoir mouillé,

sous la lune jaune humide décalquée.

Mes pas me portent sous l’humidité de la pluie

un jour noir de novembre où le jour, il fait gris.

Et m’enveloppe la suie du soir,

et m’engloutit la nuit.

***

Brèche

Un oiseau déchire la brume

Son cri perçant dans le ciel

comme un cri de mort et d’ effroi,

un râle rauque pour l’ éternité.

C’est une mouette qui lacère le ciel,

fait entrer l’aube dans cette échancrure

où les moineaux s’abreuvent

de cette rose naissante,

de ce pâle soleil d’hiver.

***

Jeux d’enfant

Sur la plage encore maculée de soleil du soir,

des jeux d’enfant creusent la rivière de sable.

Plus loin, la mer impénétrable.

À mes pieds, des sceaux, des pelles et des râteaux,

des moules en plastique aux couleurs primaires :

rouge crépusculaire, bleu comme la mer,

jaune comme le soleil brûlant de midi.

Objets inanimés de l’enfance gisent abandonnés,

creusent des sillons dans le sable

aux côtés des coquillages, des algues fossilisées.

Cinquante ans ont passé depuis

et dans mes rêves, encore, il m’arrive

de boire ce ciel bleu, la mer vif-argent,

de boire ce vin rouge du couchant,

courant après les mouettes,

comme après des folles chimères,

cherchant avidement les reliques de mon passé.

ALIX LERMAN ENRIQUEZ

La poétesse Alix Lerman Enriquez s’adonne à l’écriture poétique depuis son plus jeune âge. Née à Paris le 5 mai 1972, elle vit depuis vingt ans à Strasbourg après avoir goûté à la vie rennaise et parisienne. Titulaire d’un doctorat de philosophie du droit, l’auteure a déjà publié une quinzaine de recueils de poésie comme Météores (Editions La Bartavelle 2005), A-Contre-jour (Hervé Roth Editeur 2013), Les territoires de la nuit pourpre (Do Bentzinger Editeur 2012), Herbier d’errances (Editions Flammes Vives 2016), Au-delà de la nuit (Editions Les poètes français 2016), Tessons et miroir (Editions Vox Scriba 2017), Estuaire de l’espoir (Editions flammes vives 2018), La morsure du jour sur la mer (éditions les poètes français 2018), Bribes du jour, éclats de nuit, (Editions Stellamaris, 2019), Tombée du ciel (Editions les poètes français 2021). Elle est également l’auteur de proses poétiques sur le site de l’éditeur Hervé Roth et anime elle-même deux blogs poétiques Perles de poésie et Aphorismes et petits riens .

Éric Dubois

Élie est magique

et thérapise

Élie il faut suivre

le soleil le fixer

et en transmettre

la force

12.08.96

Je reviens au Cahier de Brouillon. J’écris le 05 juillet de la même année : Les mythes fondateurs ( Oedype, Jonas ….) ne doivent pas être oubliés car le silence est de mauvais augure pour l’Humanité. Plus loin : Poètes préférés : Salomon, L’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, Baudelaire, Poe, Rimbaud, Apollinaire, Verlaine, Mallarmé, les Surréalistes, René Char, Michaux, Prévert, Queneau, William Blake, Dylan Thomas, Jim Morrison, Khayyâm, Léopold Sedar Senghor, Lao Tseu… Plus loin, la généalogie de Jésus. Plus loin : Ne pas se poser des questions conditionnées Le soleil festonne au-delà du Mythe Fondateur. Toujours des poèmes. Le 15 juillet : Il faut que j’aie confiance en moi. Je réussirai et ce sera une victoire pour moi. Il faut que je tienne bon la barre. Le 22 : je fête mon anniversaire, j’ai trente ans. Vertiges, nausée, migraines, impossibilité de marcher, je reste allongé. Le soleil dehors est aveuglant. Marie, mes parents, quelques proches sont là. Je ne supporte plus l’Haldol et le Tercian. On me prescrira en substitution du Solian qui fonctionne bien sur moi. Le 25 : En finir avec mes élucubrations. Penser positif. Bien écouter. Bien voir. Bien sentir. Le 1 er août : Avec Marie, c’est fini. Elle me l’a dit tout en douceur, ça me fait de la peine. Une de perdue, dix de retrouvées ? 77 jours. J’écris Passions Sabbatiques et quelques poèmes. Une amie Chrystel me recontacte, nous allons à des soirées gothiques. Mois d’août en Région Parisienne. Marie est en Bretagne. Je dessine beaucoup, des femmes nues, au stylo, au feutre, au crayon , au pastel. Calme plat sur le plan sentimental. Quelques sorties avec des amis ( Gérard, Patrick, Sami, Nadine) et mon frère Johann. Je traverse une période, où semble-t-il par la grâce de Dieu, je m’affirme autant sur le plan financier que sur le plan créatif. Je touche des indemnités journalières. Ma mère m’a aidé à renflouer mon compte bancaire. Le Malade Psychique n’est pas vraiment un bon comptable et peut souvent faire des dépenses inconsidérées, pulsionnelles. Dans mon Cahier, beaucoup de citations d’écrivains, de philosophes et d’artistes. Je passe beaucoup de temps à la Bibliothèque Municipale de Joinville le Pont.

***

Aller sur mes pas d’il y a vingt-cinq ans est difficile et j’ai peur pour ma raison. Tout voyage est intérieur certes mais tout voyage fait revivre les souvenirs qui y sont attachés Je ne voudrais pas remuer les larmes du passé et l’effroi et la stupéfaction de mes proches. Il y a leur pudeur, je n’en ai peu ou plus vraiment.

Je parcours les pages du Cahier de Brouillon dont une partie fut en effet rédigée pendant mon internement en juin 1996.

Je tombe sur un poème écrit le 13 juillet 1996, en hommage à mon oncle André, disparu en 1983, des suites d’une longue maladie. C’est en rouge.

André

Ce matin j’ai cueilli la fleur

de la Miséricorde

La langue des on-dits

et des non-dits

La fleur sauvage de Babel

Plus loin un symbole : 3 yeux ouverts qui égalent un mandala qui égale un signe cabalistique.

Je ne sais absolument pas ce que cela signifie. C’est cela, la folie, celle qu’on ne comprend pas, qui ne nous est pas donnée comme intelligible. N’attendez pas de moi que j’en donne une définition, pour moi la folie n’est qu’ontologique, elle est simplement.

A Marie-Isabelle, j’écris : Ce qu’il me manque : un fils nommé David ou Olivier ou bien une fille nommée Lucie ou Julie.

Je dois bien reconnaître alors que ma schizophrénie est résiduelle. Et cela pendant quelques mois. Presque vingt-cinq ans, plus tard, je suis toujours sous traitement certes plus léger, mais quand même. Il m’arrive parfois de penser que j’ai rencontré Dieu à cette époque-là ou l’équivalent sans pour autant croire que je suis un prophète ou un quelconque messager d’une foi moderne. Le mysticisme, je dis bien, le mysticisme, et non la religiosité ou l’aspect religieux, est à la base de ma poésie, de mon écriture, de ma peinture, de mes dessins, de mes éructations symboliques. Je suis le créateur, malgré moi, de mes démons. Toucher à Dieu c’est toucher à l’être. Se prendre pour Dieu, le singer, lui ressembler et se faire passer pour Lui. L’écriture ( et toute représentation ) est forcément blasphématoire. Pourquoi moi, goy, dire que je suis Élie, le prophète que tous les Juifs attendent depuis très longtemps ? Un de mes psychiatres, M. Dobler m’avait dit il y a quelques années que j’avais été atteint du syndrome du Mysticisme et Filiation. Me persuader de mes origines prétendument Juives et être un Prophète de l’Ancien Testament. C’est donc bien que l’artiste, le poète, le fou se prend pour Dieu ou un dieu ( Napoléon, Marx ou De Gaulle ou Jeanne d’Arc ).

Extraits de  » Quelques saisons en enfer  » ( récit)

autoédité sur Amazon KDP, 2023.

( Maj 14/03/2023 )

ÉRIC DUBOIS

 Eric Dubois est né en 1966 à Paris. Auteur de plusieurs ouvrages de poésie et récits aux éditions Le Manuscrit, Encres Vives, Hélices, l’Harmattan, Publie.net, Unicité, Le Lys Bleu. Responsable de la revue de poésie en ligne « Le Capital des Mots » ( 2007-2020) et de l’association éponyme ( 2015).  Responsable de la revue de poésie en ligne «  Poésie Mag » (2020). Blogueur : « Les tribulations d’Eric Dubois » (2009-2020). Il est aussi l’auteur d’un récit autobiographique «  L’homme qui entendait des voix » paru en 2019 aux éditions Unicité. 

http://ericdubois.jimdosite.com

https://www.patreon.com/ericdubois66

http://ericdubois.over-blog.fr

http://le-capital-des-mots.over-blog.fr

http://lecapitaldesmots.fr



Georges Thiéry

Diverses raisons salissent ma raison d’être

Je navigue sur les rives de la souffrance

L’air ébahi

c’est que les contours me paraissent obscurs

Lorsque tout s’enfonce

Je sens un temps de perte à venir

Je murmure toujours le nom du Suprême

Sur ce chapelet de bois

Plus rien ne m’étonne

Si ce n’est la forte régression de nos sociétés fourvoyées dans le mensonge

Ma raison d’être, ton sourire à la porte

Mon souvenir s’estompe

La douleur était illusoire

Si ce n’est cette cicatrice au bas du visage

Mes larmes coulent

Lorsque parfois les mots disent

Ce qui se terre

Puis je souris

Et marche autour de cet oppidum

Toujours la joie et les larmes au cœur.

GEORGES THIÉRY

Poète et peintre.

https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/16131326/te/page1

https://www.babelio.com/auteur/Georges-Thiery/626319

Marie-José Pascal

C’est au silence

C’est au silence que je dois de poser

des mots sur l’absence et de creuser

un sillon pour qu’elle ne se confonde

pas avec le sable trompeur de l’oubli.

C’est au silence que je dois de faire

crier les pierres pour inciser la douleur

des vivants, et redonner à ceux qui

ne sont plus des visages humains

et des voix porteuses de songes.

***

Entre le réel et l’imaginaire

Oh ! Oui d’un simple regard poète attentif

Pénétrer l’écorce de cet arbre étrange pour y déceler

La source de vie. S’arrêter souvent pour mieux repartir

Sur ce chemin fleuve aux coutures d’or,

S’enfoncer alors dans la forêt d’encre, peuplée

De mystères et de chants pluriels.

Là, sous la cathédrale de branches ployées,

Pour quelques instants, le silence invite au recueillement

La cloche de l’église sonne le rappel et tout devient signes

Les mots qui se pressent sur la page blanche forment

Une passerelle entre le réel et l’imaginaire.

***

Un monde en ruines

Ô antique lumière imprégnée de l’encens,

Tu sembles t’éloigner vers des rives amères

Où un monde décadent se construit sur des ruines.

Chaque bombe dans sa colère aveugle,

Brise les reliques d’antan et le coeur des petits

S’arme d’une sombre cuirasse.

C’est la nuit en plein jour qui pleure tous ses morts.

Sans fleurs ni sépultures, la terre des ancêtres

N’est plus qu’un obscur charnier

Où s’entassent des corps déjà déchiquetés

Dont le cri étouffé rappelle d’autres crimes contre l’humanité.

MARIE-JOSÉ PASCAL

Poétesse. Membre de l’association Le Capital des Mots.

Parmi ses publications : Les étoiles sous la cendre, éditions Le Capital des Mots, 2020. A commander sur : https://www.lecapitaldesmots.fr/e-boutique/les-etoiles-sous-la-cendre.-marie-jose-pascal./

Plus d’infos : https://www.lechorepublicain.fr/loupe-28240/actualites/elle-sest-recemment-vue-decerner-le-prix-hubert-fillay-par-lacademie-internationale-de-lecole-de-la-loire_13953609/#error=login_required&state=b6a2ad5a-a495-47d6-a38c-45fa8a0925f7

https://www.psf-letrave.fr/pg/nos-concours_palmares-2021__.html