FILLES D’OPALE
Quelques filles descendent des chemins,
La peau sous les robes fraîches du soir,
Les cheveux noués en couronne,
L’eau des vagues dans les mains
Elles dansent et tournent
Et les colliers autour des cous
sont comme des serpents enroulés
de cornaline
Ambre et turquoise dans les yeux,
Elles brillent les éclats orageux
et profonds de Nubie,
À chaque pied s’attache un cercle
de perles, nacre endormie
Au loin des cils sur la ligne de la terre,
les mains ondulent et se croisent
sur le ciel d’un haut belvédère
Grande et précieuse,
Habile force des nuées,
De parures secrètes,
La rumeur enlace
des prophéties
***
ECCE HORUS
Ta maison est percée de lumière
Car ton corps est percé du soleil,
Les murs ont blanchis par-dessus la mer,
Et je voyais depuis la hauteur de l’âme,
L’aile poser ses palmes rouges et luisantes sur mon front
Vers la fin des jours les sommeils
font poindre des effrois langoureux,
Dans mon rêve ton oeil d’oiseau
irrigue ma sève inconnue
Du fond des temps l’espace est libre
et silencieux de toutes les voix éteintes,
Elles doivent remonter par les vagues
et nager et revivre et te rejoindre
La maison est à midi au plus près de l’astre,
Le toit est un ciel couché sur le fleuve
et qui s’étire et s’allume comme un vaisseau,
Ombre de terre rouge
À l’ombre des ruisseaux
Ta maison est percée de lumière
Car ton corps est percé du soleil.
FRANÇOISE VAN HERREWEGHE
Née à en Belgique. Etudes à l’Académie Royale de Bruxelles. A édité un recueil de poésie “Opus Focus“ aux éditions Unicité. A compte d’auteur “The Speed of the Horses“, recueil de textes et chansons en anglais. D’inspiration surréaliste, symboliste, les textes s’éloignent de tout réalisme objectif.
