.9 .
C’est diaphane le murmure des signes,
à peine saisissable.
Invisibles presque, les formes qu’un peu de vent dessine
avec la légèreté d’une plume sur des rides d’eau.
Le réel de la rue a sa palette de vibrations grises
à déchiffrer
et des sons retenus.
On pourrait lire le journal des siècles et du jour,
épeler la douleur de titres.
Rien d’autre.
On pourrait éloigner les yeux du trop subtil
de ce qui n’a pas de lettres
pas de mots
pas de sens évident.
On refuserait de traduire
l’imperceptible.
Perdant les détails,
l’intelligence matérielle,
et
le lien corporel
avec un temps rebelle aux chronologies collectives.
Perdant l’instant
d’un espace habillé d’immédiateté relative.
Oubliant le sol on oublierait encore plus
le fil tendu de notre verticalité intérieure.
***
Café en monde à l’envers

***
. 12 .
Fine écume
à peine visible,
espérance des météores…
Or le ciel reflété, nuages, se souvient des os brûlés
et du malheur des hommes.
Mais l’alchimie hors temps
et lave tout, transforme tout,
pour que les chagrins des crépuscules
se métamorphosent en rosée intérieure,
promesse.
Noire incandescence d’un flux d’ombres
passé dans les yeux
en un instant d’immobilité,
ici
l’oiseau rebelle chavire,
vrai passager des feuillages
et
l’oiseau imaginaire
ami du goudron,
esquisse éphémère,
sillage d’ondée, vibre.
Présences que l’œil saisit,
le réel est un poème métaphysique.
***

Extraits de Le réel est un poème métaphysique. Poèmes et photos. Éditions Unicité. 2022.
MARIE-CLAUDE SAN JUAN
Poète, photographe, blogueuse.
Plus d’infos :
Le réel est un poème métaphysique, page éd. Unicité…
Ombres géométriques frôlées par le vent, page éd. Unicité…
Poèmes MC San Juan, Le Capital des mots, juin 2019…
http://le-capital-des-mots.over-blog.fr/2019/06/le-capital-des-mots-marie-claude-san-juan.html
Blog personnel, Trames nomades…
http://tramesnomades.hautetfort.com/
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Page sur Ombres, Le Capital des mots, juin 2020…
http://le-capital-des-mots.over-blog.fr/2020/06/le-capital-des-mots-marie-claude-san-juan.html

