Le poème est à inventer, l’ouvrir par la négation, aller vers la contradiction, à contre-courant, le poème défi contre soi-même, cassant les doutes, les codes, niant l’ensemble des héritages, moi, qui n’aie pas connu la guerre dans la chair, ni l’atrocité de l’homme envers l’homme, que vais-je retenir de la pensée du poète, de la puissance de création, de la liberté qui tourne au vertige d’exister, reprendre à zéro la dérision, le sarcasme, l’ironie du jeu, ne plus avoir de frontières, déplier un langage, oser la respiration personnelle, oui, je sais la fragilité du poème, son miroir dévoile une pudeur, je cherche à rebondir sur l’angle du soleil.
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Il pleut des doutes, aux accents d’orage, rencontre entre l’indifférence glaciale et l’énergie chaude d’un sommet, il pleut, comme des lames de rasoir, des larmes de lavoir, j’essore parfois le trop plein, par impuissance à dire, les mots manquent souvent, le temps d’ouvrir les livres, le temps d’apprendre l’alphabet, il pleut, ma ténacité n’aura pas d’importance, la désillusion sera bonne à moudre, j’en libère les parfums, ce qui reste est l’usure, la moisissure du grain, l’usure d’exister par la force du dire devient concentration, la mouture est la raison d’écrire, je tasse mes mots, avec le dos d’une cuillère, je filtre mes blessures, en attendant je vous invite à boire avec moi ce qui vient.
Extraits de » Ricochets » Polder 190. Préface de Mérédith Le Dez. Couverture de Tanguy Dohollau. Publication de la revue Décharge, collection Polder. Plus d’infos : https://www.dechargelarevue.com/
SOPHIE MARIE VAN DER PAS
Plus d’infos : https://www.terreaciel.net/Sophie-Marie-van-der-Pas#.Ym7PUtpBwdU


Merci beaucoup Eric! d ‘avoir lu, et aimé pour le faire lire à d’autres, un recueil doit vivre, et s’armer de patience , le plaisir de la découverte sur ton site me touche vraiment!
amitiés
Sophie Marie
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